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— so- nne publicité posthume, — i»n. sil les a élalét^s, il on a fait le triste don à des héros — on des victimes — assez dirt'érenls de Ini-nième pour que fussent déjouées l(\s cni'iosiles malsaines du irclenr. C'est ainsi qu'il est ton- jours reste lidèle à l'idéal de (ierlo iiitlcxilile (lu'il s'rlait tracé dès ses jeunes années :

Si lu pleures jamais, «|ue ce soil eu silnnrc !

Si l'on te voit |ilemt'r, essuie au moins les pleurs... (l^

Saigne, saigne, mon eiiuir, saigne plus lentement... Mais je ne |iermels pas aux hommes de la foule, Insolents curieux de tout cruel destin. De l'approcher, cœur lier, pour entendre en mon sein

Dégoutter ton sang qui s'écoule. Saigne, saigne, mon ciTur... j'éJoutrertii l'haleine

Qui piiurrail, a l'oileur. réM-lcr le martyr! (2)

E^t je veux ))i(Mi <iue ce soit la encore un rallineinent d'aristocratie ; mais il s'y dévoile une toile noblesse morale, supérieure à toutes les autres noblesses, qu'nii oublie vite le mobile qui a pu l'inspirer.

Toutefois, la fi«Mté native de lîarbey d'Aurevilly ne se traduit pas seulement par le « noli me iamjerc >/ jeté à la foule. Elle s'exprime encore sous une forme difï'érente, quoique aussi décidée, par la haine du bourgeois. Ce caractère est bien romantique, sans doute ; néanmoins il affecte, chez l'aristocrate historien de Brnmmell, un aspect particulier. Les romantiques déclamaient contre le bourgeois, tout en voulant l'ahurir par leurs théories subversives et leurs paradoxes empanachés. Plus sim- plement, d'Aurevilly l'éloigné d'un regard sec, d'un geste

(Ij Poussières (éd. Lemcrre), p. :il. (2 Ibi'I., p. rA .1 32.