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d'idées, d'iinag-os ol do hrllcs formos. Son ccrviMii osl une vaste fournaise où joui- cl imil se forg-e do la Ix^aulô ot d'où élornoilonionl jaillil la divine étinrollo do la « fiction ». Tout à coup, sous le choc d'une l)ag'uotlo magique, essaime VJùtsorccit'r, — un pur chef-d'dMivre, le chef-d'œuvre des chefs-d'œuvre (le H.irl.rv dAurcvilly.

Vwo ligurt" imposante domine tout ce lomaii. Kilo est d'une grandiMM' épique, l'^llo a|)paraît surhumaine, a foi'ce d'être grande. l"]lle louche au sulilime. (l'c'sl celle de l'ahhé de La Croix-Jugan, un prêtre^ d'ancien régime qui a mené vie joyeuse sous la moiuirchie expirante et «pii s'est réhahilité, aux yeux de l'écrivain, en faisanl le coup de feu pour les C'.houans. Rentré au hercail do rKglis(\ il " ensoi-celle •>> d'une funeste passion .leaimedo Feuai'deid, l'épouse mésalliée^ de Maiti'e Le llardouey, i>l lui coule dans les veines, maigre lui. malg^réelie, par de mystérieuses allinités de sang- et de race, le feu d'un amour coupahle. La malheureuse est réellement « pos- sédée » de l'horrihle séduction qui émane du visag-e nuitilé du prêtre. Mais l'abbé, qui ne vit que du souvenir de la Chouannerie et de h\ foi en une revanche future du « drapeau blanc >/. dédaigne cet amour facile, quoitpu^ aristocratique. De désespoir, Jeanne se noie. P2t Le Ilarilouey, qui croit consonnné le crime intérieur de sa femme infidèle, tue en pleine église, au moment où il célèbre la Messe, l'abbé de La Croix-Jug-an.

Un larg'e souffle d'épopée passe à travers cette <euvre, qui n'a pas son analogue dans notre littérature. Et ceci déjà est bien romantique. C'est Chateaubriand qui a res- tauré la poésie épique morte en France depuis longtemps ; il l'a fait magnifiquenuMil dans ce superbe poème en prose, qui s'appelle Les Martyrs. Après lui, on ne trouve d'épopée véritable que dans la Lé(jcniie des Siècles,