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l'aulro ol MO peuvent s'uimer. " A lui. ni la heaulô, ni la jeunesse, i»i ramoiir iiiômi\ (oui cv i\\\"\\ admirait le plus, ne suflisail pour i-iMiiplir sa p(M»see ; cl (piaul a (^lle, ni l'espril.ni la iHMioniiiuM». ni lo^énie, loules choses (piVllo senlail mieux (pTuii liomnio, ne pctuvait long-lonips l;i captiver. Ils se déprenaienl avec lu nièine vitesse, ils se détournaient avec le même dégoiÀt. Créés, à ce qu'il semblait, l'un pour l'autre, si l'un tardait à mépriser ce qu'il avait d'abord tenté d'aimer, l'autre, impatient, implacable, le poussait bientôt à ce mépris pai' l'ironie, l'ironie qu'ils maniaient également tous deux. Que de fois ils passèrent de long'ues heures dans la nuit Tun près de l'autre, tlanc à flanc, les mains enlacées, couple fait, on l'eût dit du moins, pour toutes les voluptés de la vie, mais trouvant sans cesse l'espiit qui jupe où ils avaient appelé la sensation qui enivre; couple superbe et fatal î réduit à insulter l'objet de ces amours qui no duraient pas, et à rire entre soi des ridicules vus le matin dans le tête-à-tête ; affreuse comédie qu'ils se donnaient entre quelque baiser vide, quelque sombre et vaine caresse, par dédommagement du bonheur manqué et de l'enthousiasme impossible... Ils vivaient ainsi ; triste vie, sentiment sans nom parmi les honnnes, relation que le monde ne comprenait pas ! Plus leur espoir d'aimer une fois encore tarissait dans leurs âmes impuissantes, plus ils se sentaient étroitement liés parce qui ne pouvait être un lien entre eux et personne ! plus ils sentaient qu'ils n'avaient rien à se préférer » (1).

En fin de compte, ils mènent, toujours rivés à leur chaîne d'esclavage, l'inutile existence du « Dandy » et de la <? Coquette //. C'est à quoi forcément aboutit ce roman-

(1; L'Amour Impossible (éd. Lcniern-, ji. lo'J, 100 ut 161).