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d"Aiii'evilly do IMiilarcleChaslrs.rcrivaiUlaiislo JoudkiI (lu T) iléoeinbre 1SÎ)2: « Si irAurovilly n'u pas joui aussi rapiiioiiioiil v{ aussi ploiiuMuiMit (\o la popularité que l'auteur do Miuhiinc Jionirt/, il ii'rii a pas iiioins laissé un livre superlx^ : VEnsoi-rr/rc. ol dos uouvollos d'une intensité do vie et de coultMii- (pi'oii \\(' irouvo pas au iMoino doiiro ilans les 7'ro/s Contes do Klauhorl. 11 est plus inégal (pie ce dornioi". mais on rovanoho il a plus de soufrte, plus de poosio, ol, disons le mot. jilus dViiuo (]U0 son compatriote. Il est doué, on outre, d'un largo sens criti(]ue, (]ui nian(]uait à Tauti-o. Ses études sur /es Hoimncs cl les (lùirres ont une hardiesse, une ampleur et une hauteur rares. Parfois, il est vrai, dans ses livres, on sent le matamore et aussi le i)réciou\ (pu joue sur les mots et se plaît à (juintessenrior ; mais si l'on est d'abord agacé par ses rodomontades et sa {)oso un peu enfantine, on se réconcilie vite avec une intelligence de liant vol. On admire cette divination sagacc, cette vail- lante franchise, cette verve enragée, cette sûreté de main dans l'o-xéculion des livres mal écrits et des faux grands hommes; cet esprit mordant qui d'un mot juste et cinglant résume les (pialilés ou les défauts d'un écrivain ; celte imagination de poète, qui colore les dissertations les plus austères et les emi>éche do verser dans le pédantisme. A travers les colores et les outrances du polémiste, on devine une Ame fière et un cœur chaud, ce qui fait qu'on lui pardonne plus volontiers qu'à tout autre son intolérance et ses violences parfois excessives. Comme Flaubert, et même beaucoup plus que Flaubert, Barbey d'Aurevilly a eu à se plaindre de liniii- telligence et du dédain de ses contemporains. Mais il no s'est pas répandu en lamentations sur l'inditierence bourgeoise ou l'hostilité de la critique. Avec une fierté