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pai'loiit ol toujours. Collo foici». il Ta puiséo pour son compte ilans l'arsenal iriiii»' doctiiiu^ ItMiiK^ cl dans lo camp ivli'aiiche des dogiiK^s romains. 11 iTesl pas suporllu de counailre les sources où s alimeulait un ospril iKuno telle vaillance et d'une trempe aussi solide.

C'est peut-être en tant qu'écrivain que d'Aurevilly étonnera le plus les générations à venir. Quand la fumée du romantisme sera tout à fait dissipée à riiori/on, Ton comprendra malaisément que lo ptMiili'e suixM'bi' (["Une Vieille Mdihrsse et lo fier penseur des Propi/l'les du P(ussé ait tant recherché le hizarre et l'inattendu pour se composer un style, — de même qu'il se composait un visage et une toilette à la Brummell, — et qu'il ail poussé jusqu'à l'excès le culte de la convention, de l'artifice, de l'exceptionnel, du trait piquant et inusité, au point de no paraître i)lus par instants qu'un Dandy des Lettres. El d'aucuns, sans doute, se scandaliseront, après Sainte- Beuve, de ses pots de ponnnado aux parfums factices et se plaindront des relents de son cabinet de coifï'ure traî- nant jusque dans ses livres. Ces puritains, austères censeurs de travers minuscules et de défauts d'apparat, condamneront l'teuvre entière en considération des petites taches qui la déparent et se voileroid la face au nom de la morale ou du bon goût outragés. Mais quicontiue se gardera de ces ridicules partis pris n'aura pas de peine à reconnaître que les vices extérieurs du style de Barbey d'Aurevilly,— même ceux qu'il a le plus affectés et dont il s'est le plus targué connue d'un indice de g-énie, — ne sont, au regard d'excellents esprits très classiques, tels que Nisard, Ernest Ilavet, J.-J.Weiss, Paul Rourg-et et Jules Lemailrc, qu'une originalil(' de bon aloi. En définitive, la langue qu'a parlée le romancier du Chevalier Des Touches est la belle langue française,