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des t'oiulalioiis assez fortes pour résislei" ;i radioii du temps et dtMier la morsure des saisons ?

Mais c'est aux nuuaiis ^\o sa maturité tardive qu'il faut avoir reeours pour l)ieii jugi'r Barbey (rAurevilly. 11 avait quarante-quatre ans, lorscprii écrivit ce qui peut être t(Miu jHUir son chel'-d'n'UViT. ro[U' admiraMe h'iisor- rc/c'c, la plus seri'ée de ses ci'eatious, le plus concentré do ses romans, le plus beau de ses poèmes, il avait cinquante-cinq ans. (piaiid il aclu'\a son Clu'rulii'r Des ToHc/irs. qui exprime si lidelement le génie arislocrali(iue et militaire du fils des Chouans de Basse-Normandie. Do soixante à soixanle-si.x ans, il compose les Difibo- /i(jifcs, — sauf le Dessous de Cartes d'une jxu-i/e de ir/dsL écrit dès lSr)0, — et siî révèle ainsi, à l'appi-ocho di' la vieillesse, digne énmle des |)lus fameux auteui's do nouvelles. Septuagénaire, il publie Y llisloire sans nom, Ce qui ne meurt 2)as et Cne Page d'histoire. Voilà son oMivre vraiment vivante : voilà l'œuvre qu'il ofï're à l'admiration de la postérité.

On peut se demander pourquoi, avec de tels lili-es a une renomméo solide, Barbey d'Aurevilly n'a pas recueilli en son temps les suffrages qu'il méritait. La question n'est pas oiseuse. Elle se ré.soudi-a en une double réponse. D'abord, le critique a fait tort au roman- cier. Ce n'est pas impunément qu'on s'érig-o en censeur impitoyable et souvent injuste des travaux, des livres d'aulrui. Par la, on s'attire des inimitiés qui s'apaisent rarement, on éveille des susceptibilités et des jalousies qui, une fois suscitées, ne désarment g-uère, on froisse des amours-propres qui, blessés, ne paidoimeiit jamais. Cependant, le tempérameid même du romancier a nui plus encore à la réputation de Barbey d'Aurevilly (pie les intransigeances du critique. Ecrivain du XIX'= siècle,