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bien) un teudi'c. 11 scst livre dans ce journal do jeunesse... Il personnifie une époque et il incarne une race » (1). M. Henry Houssaye n'est pas moins bien inspiré: « Il gravait à l'eau-forte » (2), dit-il, pour marquer le carac- tère de l'écrivain normand. Plus explicite s'affirme M. Hanotaux. « Barbey d'Aurevilly est un écrivain du plus haut mérite, de la tradition des Montaigne et des Saint-Simon. Il avait beaucoup d'esprit, un peu trop peut-être, et cela nuisit parfois, en apparence, à son jug-ement qui était cependant très solide. Il est un des rares écrivtiins de son temps qui ait su se faire une concep- tion d'ensemble de la vie. Il resta fidèle à sa doctrine et sut la pousser et l'accepter dans ses conséquences. Par là, élève extrêmement remarquable de Joseph de Maistre. Mais, dernier fils du romantisme, il fit blanc de son épée de gentilhomme, de sa croix de croisé et de sa plume de journaliste » (3).
Il y aurait intérêt à montrer Fétat de l'opinion, à la fin du XIX" siècle et à l'aurore du XX«, sur le grand romantique qui traversa, la tête haute et l'épée à la main, une époque agitée entre toutes. J'ai tenté cette enquête pour les années 1899, 1900 et 1901, et de mes recherches s'est dégagée la réconfortante conclusion que jamais d'Aurevilly n'avait paru plus imposant aux esprits d'élite que depuis qu'on est mieux à même de le juger. Lorsqu'on avril 1899, pour le dixième anniversaire de la mort du « connétable », une main pieuse déposa sur son tombeau, en guise de couronne mortuaire, le dix-septième volume, si vivant, du monu-
(1) Lettre inédite de M. Jules Claretie (18 janvier 1900).
(2) Lettre inédite de M. Henry Houssaye (12 avril 1900).
(3) Lettre inédite de M. Gabriel Hanotaux (4 décembre 1901).