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les amis du grand écrivain altendaieid depuis longtemps déjà. C'elail rœuvre d'un catholique, journaliste de talent et chr()ni(jueur avisé : M. Charles Buet. Pendant quinze ans, il avait vécu dans la presque intimité de l'auteur ù'Unc Vieille Maîtresse', son enthousiasme passionné s'inspira trop visiblement, — dans cette étude, qui est un panég-yrique, — de ce commerce d'amitié chaleureuse et dévouée. Eu fait, l'ouvrage intitulé : J. Bcu-hey d'Au- revilly, hiipressioas et soiwenirs, n'est d'aucune manière un travail de critique. Les « impressions » s'y succèdent pèle-mèle et les « souvenirs » s'y entassent sans ordre. Nulle trace de composition, nul effort de discernement, nul souci d'impartialité ne s'y révèlent. S'il avait lu cet essai, d'Aurevilly n'eût pu s'empêcher de redire ce qu'il avait déclaré peu de temps avant sa mort : « Je me soucie peu de la gloire des biog-raphes. La mienne est dans rohscurité de ma vie. Qu'on devine l'homme à tra- vers les œuvres, si on peut. J'ai toujours vécu dans le centre des calomnies et des inexactitudes biographiques de toute sorte, et j'y reste avec le bonheur d'être très dég-uisé au bal masqué. C'est le bonheur du masque, qu'on n'ote à souper qu'avec les gens qu'on aime ». En définitive, le livre de M. Buet ne faisait pas connaître Barbey d'Aurevilly.

Malgré tout, il eut son écho et son utilité. Il força la critique à s'occuper du -r Connétable des Lettres ?>- et à ne

pour cet ouvrage. 11 renferme nombre de documents intéressants. Je les ai contrôlés ;ï mon tour et je crois qu'avec un peu de soin M. Buet eût jiu faire de son livre une étude très attrayante. Je lui dois peu de choses, ayant conçu mon travail dans un esprit et selon un plan fort dinérenfs du sien. Mais j'aurais mauvaise grâce à ne i)as reconnaître dans les pages liàtives d'un ami zélé la tâche ingrate de l'ouvrier de la première heure, venu trop tôt à la Jjcsoirue.