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Toutefois, l'atfairc des DiaJ)oli<iues a cet heureux résultat de faire surgir autour du roniaucier normand uu nouveau groupe de critiques vraiment dignes de ce nom. Francisque Sarcey, un professeur évadé, destine au AVA'" Su'cJe un brillant et élogieux article sur le fameux- recueil de nouvelles mis à l'index par les vertueux « boulevardiers >/ ; mais le rancunier Edmond About, qui n'a pas oublié certaines attaques du Pays, supprime l'article. Sarce}"" ne se décourage pas ; il en envoie Véj^reuve à d'Aurevilly. Il fait mieux. En décembre 187G, il fait une conférence publique sur l'œuvre du Maître. De leur coté, M. Paul Bourget, qui est aussi un universitaire manqué, et M. Jean Richepin, encore un normalien éman- cipé, un défroqué de la robe doctorale, viennent, sym- pathiques et respectueux, à l'auteur de rEnsorcelée. Enfin, deux soldats d'avant-garde de l'armée cathohque, Charles Buet et M. Léon Bloy, mettent leur plume au service des PropJiètes du Passé, des Bas-Bleus et dn Prêtre Marié: l'un dans les journaux du boulevard, l'autre dans la Revue du Monde Catholique. Est-ce qu'en définitive l'Université, affranchie des erreurs du passé ou plutôt libérée des préjugés d'antan, ne répugnerait plus aux hardiesses du romancier ? est-ce que l'Église commencerait à reconnaître les mérites du Chouan de Basse-Normandie ? Non ! pas encore. Mais les temps approchent où justice sera rendue au vaillant écrivain.

Voici deux universitaires de marque qui font bon aceueil à Barbey d'Aurevilly. On ne peut récuser leur témoignage : ce n'est pas l'ardeur de la jeunesse qui les emporte. Ils s'appellent Ernest Havet et Désiré Nisard. Eux aussi, longtemps, ils ont ignoré ou méconnu le critique du Pays, — et le critique du Pays les a plus d'une fois maltraités. Mais, sur le tard, ces contempo-