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Aillours. (hiiis ];i presso ralholiqno, universitaire, aca- démique, le silence se fait autour du nouveau chef- d'œuvre de Barbey d'Aurevilly, comme il s'était organisé savamment à l'apparition de l'Eiisorcc/ée. Seul, dans les journaux l'elisjrieux etlég-itimisles,dansle Correspondant rarement, dans la Gazelle de France trop souvent, M. de Pontmartin (1) continuait à faire entendre sa voix de crécelle uionotone et désolée. « M. Barbey d'Aure- villy, — disait-il, — c'est un iiUi'a-caUtoUque qui écrit des romans libertins, un critique hebdomadaire qui défraye la gaieté des petits journaux et fait de chacun de ses articles un défi, une gageure contre le bon sens et la langue française ^.

Du reste, à partir de 1863, d'Aurevilly est trop engagé dans la polémique littéraire et dans une guerre sans merci contre les coteries, pour susciter à son propre avantage des juges impartiaux et bienveillants. On sait quelle vigoureuse campagne il mène alors contre la Revue des Deux-Mondes, les Débats et l'Académie fran- çaise ; et cette croisade, il la continue sans répit jusqu'en 1870. Toujours il est sur la brèche, l'épéeàla main. Aussi comprend-on qu'à son approche les critiques s'enfuient. Quant à lui, il ne fait rien pour les retenir; il semble même heureux de les avoir dispersés. Pendant dix ans, de 18G4 à 1874, il ne publie aucun livre et par là se dérobe à l'empressement plutôt hostile des chroniqueurs. Même, en 1871, il quitte Paris et vit pendant de longs mois à

(1) Ar:i)ari(] hf. Po.nt.makti.n '1811-1890). Depuis le coup d'État du 2 Décembre, il n'a cessé d'être violemment hostile à Barbey d'Aurevilly. Voir, notamment, les Jeudis de M"' Charijonneuu, les Causeries du Samedi, les Nouveaux Samedis, les Souvenirs d'un vieux critique (passim), sans compter nombre de lettres dont on lira plus loin des extraits.