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Dès son entrée dans la vie des lettres. Barbey d'Anre- villy se lieurtait. sans l'avoir encore mérité pent-èliv. au mauvais vouloir de ses confrères (^t se meurli'issail aux: murs d'airain des coteries. La critique universitaire ne lui était pas plus favorable que la ci'ilique académique : l'une et l'autre l'i.unoraienl de parti pris. Il m^ remportait décidément (]ue des succès mondains cl n'cnlovait (jue des sntfraties amis. La consolation eut été maiure. s'il n'avait méprisé le métier de littérateur. Mais oWo snllisail à sa nature fière et haulaini». C'est j)our lui-momi^ (pi'il écrivait, et pour de rares intimes des deux sexes, non pour le public.
Néanmoins, en quelque dédain ciu'il liiil ropinion des professionnels et de la foule, il lui était penil)le qu'on méconnut à ce point ses efforts et son ceuvi'e. Son amour-propre n'en souffrait pas : an conti'aire, sa fatuité de grand seig-neur se faisait gloire d'une obscurité imméritée. Seulement ses intérêts d'écrivain, oblig-é de vivre au jour le jour et contraint à gagner chaque matin la subsistance quotidienne, eu étaient fort endommagés. Il ne se plaignait que de cet ennui, — ou plut'il il ne s'en plaignait pas, il dévorait ses tristesses en silence et déplorait tout bas, au fond de son cuMir endolori, la lamentable condition de son existence contrariée par les événements.
A l'âge de quarante ans, il n'avait pas encore mois- sonné les pauvres épis d'une renommée même pas- sagère dans le vaste champ de la littérature; iln'avait fait qu'y glaner des déceptions. Et pourtant il s'était paré des toilettes de Brunnnell , il avait fait retentir les cris de passion d'Clic Vieille MaÀtrcssc et il ache- vait de réveiller la voix d'oiUre-tombe des Prop/ii'les du Passé !