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i ditlerontos époques do sa vio, dans sa joiuiosso, dans

son aii'O inùr t'I jusque dans sa vieillosse, onl allirnié sa niaîlriso aux yeux desconleniporaius d'une manière plus tangible que ses romans i\o longue haleine.

Voici, par exemple, un <^ i-ylhme oublié », daté de iXM'). Il a sùi-enunl inspiré plus de poésies aux « déca- dents // (raujourd'liui. (pU' le roman ii'/'nr Vieille Mdih'L'ssr n'a suscite d'imitateurs.

« Quand lu me reverras au milieu du monde, no me " regarde plus et écoute-moi moins encore. Ce n'est pas « ainsi que j'étais autrefois, ce nest pas ainsi que tu m'as " aimé. Le monde ne m'a appris qu'à être un esprit léger « et frivole. Pour vivre avec ses favoris el ;i l'aigri de « coups trop tôt reçus, il m'a l'aliii l'aiiier sur tout el « mentir avec g-ràce, il m'a fallu me croiser quatre « grities de lion sur le sein... Quand lu me reverras " seul, ne cherche point dans l'amer dédain du sourire '< les vestiges d'un changement qui ne menace pas ton « amour. Je serai heureux auprès de loi. — heureux " d'un bonheur comme tu sais le donner, quoique je l'aie " reçu avec plus d'ivresse. Ce n'est ni t:i faute ni la " mienne, si les jours passés ne sont plus. En s'en allant « ils onl emporté toutes les joies, n'en laissant qu'une, « mais la rendant amère, celle-là que ni le temps ni le '< monde ne pourrait à présent nous ravir... Clary ! « loi qui m'es restée quand l'oubli entraîiuiil tous ceux " que j'aimais loin de moi. si tu ne me retrouves plus tel «« que j'étais, pleure sur moi, pleure sur nous deux; '< mais ne pleure pas sur notre amour, puisqu'il habile « encore ce cceur déchiré el froidi. Quand la nu)rt nous « aura frappés, il pourra disparaître comme nos pous- « sières, mais il ne cessera pas de subsister. Dussions- « nous ne pas nous revoir, ce qui fut moi te restera