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1)lal)les que ceiw do Paul do Saiul-Viclor, Charles Baudolairo ot Xavier Aubryel. Kiiiiu, à partir do 1S75, elle a rayouué. eparso ot coufuso. à travers les essais souvent iiK'ortaius ot troubles des nouveaux venus à la vie intellectuelle. Mais ce n'est pas la, a proprement parler, une influence directe et positive, telle que s'en arroge un chef d'école. Elle n'agit qu'interinittenle et lointaine, comme s'il y avait une haute muraille entre la pensée du Maitre et l'esprit des disciples, — avec quelques ouvertures seulement pour laisser filtrer de temps à autre un rayon de lumière.

Barbey d'Aurevilly ne pouvait être suivi, on toute sécurité et en pleine connaissance do cause, dans les voies où il s'était engagé. Romancier, il s'était fait du roman une conception très personnelle, aristocratique et normande. Poète, il §'était retiré voluptueusement en la '< tour d'ivoire >/ de son àme, inaccessible à autiui. Critique, il s'était armé de l'épée du gentilhomme et de la croix du catholique pour combattre et maudire tout ce que son siècle admirait et adorait. Comment dès lors eùl-il pu prétendre à une action durable et incontestée sur les destins de la littérature au XIX"" siècle ! Il recon- naissait pour parrains intellectuels, — lui qui ne voulait dépendre de personne, —Joseph de Maistre et Honoré de Balzac. Or, ceux-là mêmes qui ont le plus écouté l'auteur des Prophètes du Passé, les Saint-Victor et les Baude- laire, étaient loin de s'avouer les disciples de ces illustres demi-dieux d(^ la pensée française. A i»ius Imlc raison, lesaulres contemporainsde Barbey ii'élaienl pas (jisposi's a faire accueil a toutes ses admirations

Il résulte de là qu'en réalité d'Aurevilly a eu beaucoup plus de prestige auprès des écrivains de son siècle par la majesté de son attitude que par la pénétrante beauté