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f(f(o)'ifts ai'dor ih^s poolos (li;iiii;ili(Hi(>s vraiiiKMit piiis- saiils et lo signe dislinctif (1(> leur siipérierité. 11 (\sl mèine l'opposé de la verve, celle tVéïiésie (Teelaii-s se succédaiil coup sur coup. C'est un esprit froid, hi'illant parfois eoniuie un tihicjon, qui ne se réehaulle pas mémo aux mots qu'il allume, et qui doit souffler longtemps pour les allumer. C'(>sl un espiit volontaire, mais sec. qui t)'a- niil/c (l(()is 1(1 pnssio)) . et qui souvent y a trouvéun petit lilon qu'il gratte et regralte sans le pui-ifier; mais c'est là loul. Avec cela on peut faire un drame, mais on n(> fait pas de comédie. » (1).

Barbey d'Aurevilly sesentplus d'inclination pour Henry Becque dont il a, le premier, mis en lumière le rare talent. '< Son Michel Paiipcr, — dit-il le 20 juin 1S70, — a, théâtralement, beaucoup de défauts, et c'est peut-être à cause de cela que les vieux routiei's de l'analomie théâtrale, qui s'occupent comnitMlu (Irand (Euvre de la conformation des pièces, ont pensé que colle-ci ne se meuvrail pas, que ses organes n'auraient pas leur jeu, que, mise debout et droit sur elle-même, elle tomberait... La seule chose dont il semblait riche, ce pauvre Pnupcr, c'était de passion, de force interne, de vie enfin ! Seule- ment, cette vie était si brutale et si dure, et parfois si grossière, qu'elle épouvantait eycore, pour son compte, les vieux routiers, aux queues pei'dues dansles batailles, des Directions ordinaires, les vieux chicaneursd'anatomie, qui sont aussi des peureux devant la vie, quand elle est violente, osée, inflammatoire, et qu'elle ne leur demande pas la pei'mission de circuler sans congestion et d'après le petit ti'ain-ti'ain îles lois conmies... L'o'uvre de M. Becque est un de ces êtres mal conformés, mais qui ont la vie, ce

I Théâtre conlemporain, t. I. p. 7(;.