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par vo (]u'(>ii appollo \o lioiil (Mitn^ pauviH^s do liôiiio, dans; la tradition littoi'aiiv ilu passé. 11 fut un romantique adouci, nuanco. v(Moute. 11 eut l(>s l'cliLiioiis d(>s roman- tiques d'aloi's, que Ponsard n'aurait jamais eues. 11 adora Byron et Shakespeare, — Byron, dans Marina Faliero qu'il lui emprunta, et, dans les Enfants cV Edouard-, Shakespeare qui les lui inspira. » (1).

Survient Ale.Kandre Dumas. Avec lui, le romantisme triomphe. « Sous le coup de soleil puissant du Roman- tisme, — remarquait d'Aurevilly le 17 octobre ISSl,— ce jeune étalon de tempérament intellectuel (il l'était) et d'éducation aussi (il ne savait rien) fit Jlcnri III et Antony, deux beaux hennissements qu'il poussa dans ce temps ardent de jeunesse, qu'il ne devait jamais recom- mencer! Oui! on crut un instant (dans ce temps-là, on croyait tout !) à une petite bouture de Shakespeare. Seulement, l'illusion fut de courte durée. La boutun^ mourut dans son pot. Dumas, au fond, n'était un poète ni en vers ni en prose, mais il fut un /'aiscnr, et même un faiseur étonnant de fécondité ! Ce mulâtre à tempé- rament avait dans l'esprit, avec la superticialité. non sans grâce, du créole, la faculté d'invention, à fleur de terre, de Timprovisateur. Seulement ce ne fut pas. comme les g-rands poètes, dans les caractères et dans les sentiments qu'il inventa ; ce fut dans les faits et dans les aventures, — g-enre d'invention le plus à portée de l'imagination commune des hommes. 11 enleva, en effet, toutes les imaginations vulg-aires avec ses romans et ses drames. Pas <ine seule ne lui résista ! >/ (2).

1^ Le Théâtre contemporain (Stock, éditeur, 18%), t. V. p. 2;{K et 239. {2) Jlii'l., ],. 178.