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autour de nous et nous oui causé la fatigue ilo la nou- veauté et do la variété des points de vue, alors les espiàts cOMinie M. Sandeau apparaissent, el ils sont les l)ien- venus... Ils nous apportent beaucoup de rafraîchisse- ments, peu de lumière, et la paix; —et, pour la peine qu'ils n'ont pas eue en nous donnant toiit cela, tout leur est de velours, même les gonds ih^ la |)()i'l(^ des A<'adé- mies » (1 ).

Barbey d'Aurevilly n"est pas éloigne (remt>llr(> un jugement semblable à propos des romans d'Octave Feuillet, son compatriote. 11 lui reproche une observa- tion superficielle, un style guindé et précieux, une absence de vie, qui ne le recommandent que trop aisé- ment aux faveui's du grand public. Parfois, lorsque Feuillet veut faire preuve de vigueur, comme dans M. (le Camoi's, on sent qu'il est gêné en sa gaine de mon- dain et qu'entre ses mains une conception forte s'émiet- tera peu à peu. « M. Octave Feuillet, — dit d'Aurevilly en 1S()7, — esprit mince, talent flexible, d'ol)servalion quelquefois piquante, mais toujours sans profondeur, dans le roman, lequel demande tant de profondeur pour n'être pas vulgaire, M. Feuillet a précisément dans sa pensée les qualités féminines qu'il faut pour réussir dans ce temps énervé. Aussi a-t-il été, dès sa première œuvre, le bébé du succès, et il en sera certainement un jour, car il est jeune encore, le barbon ».

Le féroce Barbey ne fait même pas grâce a Mérimée, -r Mérimée, — écrit-il, — fut de la première levée roman- tique, et, à dater de son théâtre de (Jlara Gaziil, — une suite de romans dialogues plutôt que de drames, — il devint immédiatement un des esprits les plus en vue et

(l) Les homanciers (>•<!. Amvol , |i. 78.