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Mais ces mystérieux liroblèiiios île rùme, malgré les explications qu'eu tente Barbey d'Aurevilly, restent sans solution définitive.

ThéophihMlaulier, au coiili-aii-e, lui. nalurellemenl el par essence, un poète. Mais quel poêle? « Un fin cise- leur '» (1) qui, par l)onlieur, a plus d'ùmo qu'il ne voudrait le laisser croire. En revanche, ce qui manque à Brizeux, c'est le souffle : « il a dû mourir de la poitrine ». (2) Leconte de Liste est majestueusement figé en ses bande- lettes hiératiques et son impassibilité olympienne. Il« ne coquette pas uniquement avec l'expression indienne dont il se tatoue. Ce ne serait pas assez ! Il se fait, autant qu'il le peut, l'àme indienne, et devient, de parti pris et travaillé, métaphysicien et mystique à la façon de ces grands peuples fous qui portent, comme la peine des races favorisées et par conséquent plus coupables, le poids sur leur intelligence de quelque colossale insanité. » (3) Théodore de Banville est un « fantaisiste » et un « flamboyant >/, mais il a de l'àme et du cœur. Victor de Laprade est « un poète honnête. C'est un poète moral et sobre, vigoureux... de jarret, du moins, qui s'est fait une excellente santé à courir la montagne et qui a bien gagné à la sueur y/r//^ de son front, et après tant de courses faites en guêtres, son fauteuil à l'Académie... Si la poésie se caractérise d'abord pai- l'impression qu'elle cause, c'est avant tout un poète ennuyeux que M. Victor de Laprade. Il l'est gravement, solennellement, purement, vertueusement, je le veux bien, de la plus honorable

(I) Les Poêles (.\myot, éditi-iir, 18<):J>, |i. tl". — Le l'd'is, M j;iii\iiT 1864.

i%) Ibid., p. ir,. — Mai 1858.

(3) Ibid., p. 2H0 ft 23!. — l'J aoiit 1858.