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Cardinal ». A Veuillot, le critique normand préfère, comme apologiste catholique, le vicomte de Bonald. Joseph de Maistre et Bonald, tels sont, à ses yeux, les deux vrais « Prophètes » de la pensée romaine au X1X« siècle.
Juger la philosophie du double point de vue aristo- cratique et catholique, cela se comprend, quand bien même ce ne serait pas toujours équitable. Mais apprécier rhisloire et les historiens sous un angle pareil, voilà qui n'est plus admissible. Quel est l'historien du XIX" siècle qui puisse se prêter à cette mesure? Un seul serait mis hors de pair par Barbey d'Aurevilly : c'est Michelet, parce qu'il a insufflé une vie nouvelle aux êtres et aux choses du passé. Hélas ! Michelet est impie et se vante d'être démocrate — deux tares qu'un gentilhomme soumis à l'Église ne saurait oublier. Ce n'est, pourtant, ni les deux Thierry, avec leur « rationalisme scienti- fique », ni Henri Martin, avec son « druidisme poétique », ni Tocqueville, avec son « américanisme bourgeois », ni Guizot, avec son « dogmatisme puritain », niThiers, avec son « positivisme à courte vue », ni Mignet avec son « pédantisme livresque », ni Louis Blanc, avec son « socia- lisme bavard », qui éclipseront la gloire du peintre éclatant et superbe des grandes journées de la Révo- lution. Barbey d'Aurevilly condamne bien à contre- cœur, pour le seul « crime » de ses doctrines, le puissant Michelet.
Par bonheur, il n'a pas les mêmes intransigeances quand il s'agit des poètes. 11 ne se demande pas si Lamartine est catholique ou païen, avant de lui décerner ce pieux hommage: «Pour apparaître dans sa splendeur presque mystique, tant elle est pure et religieuse aux yeux de la postérité, Lamartine n'a besoin ni d'une
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