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était narquois el rieur. Père de la tra.uédie (^t \)c\'c aussi de la ooinédie. il a l'ail Raciiio et il a fait Molière » (1 ).

Ce n'est pas seuieiucnl en Noi'uiaud picMix que l>ai'l)ey d'Aurevilly rend honimaiie à Corneille, c'est plus encore en romantique. Mais s'il préfère hardiment le poli- tique et homme d'action l'ierro Corneille au psycho- logue et « féminin » Jean Racine, il ne méconnaît pas, connue l'ont fait tant d'insurgés de is:i(), — ivres de leur victoire et peu enclins à la justice, — les mérites du poète dWndroinaque. « Racine (>sl un Français. — écrivait-il a Trebutien, le 14 janvier ISâC). — 11 est fait avec deux choses qui ne viennent pas de lui, l'inspi- ration g-recque et les mœurs élég-antesel monarchiques de Louis XIV. Si vous ùtezcela, il ne serait plus qu'un (rrs bel esprit, en tout temps, mais je ne vois pas ce qu'il serait en plus... Racine est composé de nuances. Qui sait ? C'est peut-être pour cela que, malgré sa grande perruque et sa beauté de visage, — féminine comme son talent, — il n'est pas un des plus grands. Le génie se définit brièvement, comme Dieu : Je suis celui qui suis. » Ailleurs, d'Aurevilly est i)lus précis et catégorique: '< Racine, — dit-il, — dont le Romantisme a eu l'imper- tinence de tant se moquer, vit toujours, malgré les grandes perruques et les talons rouges de ses Achilles et de ses Agamennons; il vit, malgré l'Histoire qu'il fausse ou qu'il ne sait pas dans sesnueurs et dans ses costumes • il vit parce qu'il a l'accent humain, la justesse dans le sentiment et la passion éternelle. » (2)

Molière, qui descend aussi de Corneille, ;i coiMpiis une gloire personnelle par " la terril)le observation de son

1, Les Poètes. 2* série, p. 220 rt siiiv.

2j Tfiédlre conlemporain. lotin- IV, |>. 20'J t-l -70,