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irarrèto on son cours luinnlUuMix. La vio, c'est aussi le secret magique des Essais de Monlaignc : par la sève qui les gonfle, ils méritent rétorncl accueil de la postérilc. Montaigne a beau se renfermer dans son poêle: il a fréquenté et il fféquenlo les hommes. 11 sait tout ce qu'un homme peut savoir, parce qu'il se môle à l'existence universelle des Ôtres de la création. De même que Rabelais, il a vécu la vie la plus intense qu'il soit possible de concevoir. Il en est ainsi de tous les écrivains que l'auteur d'/^^;?c Vieille Mnitrcssew distingués et préférés : Agrippa d'Aubigné, Corneille, Sainl-Kvremond, La Fon- taine, Molière, Joseph de Maistre, Chateaubriand, Lamar- tine et Vigny.

Quant à d'Aubigné, Barbey d'Aurevilly le traite roya- lement. « Les Romantiques de 181^, — dit-il, ^ qui ont tant tourné et retourné le XVI« siècle, avaient trouvé, au milieu des os et des armures de cet ancien champ de bataille et de poésie, cette espèce de torse à la Michel- Ange, en corselet, qu'on appelle Agrippa d'Aubigné, — le poète-capitaine, — et ils avaient jeté un cri d'admi- ration devant la grande tournure de ses vers... Ce fut une surprise ; il était à peu près tombé dans l'oubli. Le XVIP siècle, fils de Richelieu et de Malherbe, le siècle de la Règle en tout, et le XVIII^ le siècle, en tout, du Dérèglement, ne pouvaient avoir de mémoire au service de ce protestant fanatique, qui, après la mort de Henri IV, ne s^ était jms rendu et s'en était allé guerroyer en Suisse, chef d'opinion religieuse et tellement protes- tant qu'il n'en était même plus Français! Evidemment, un temps et une littérature qui oubliaient le grand marquis de Ronsard, l'astre majestueux de la Pléiade, devaient bien plus profondément oublier ce vieux soldat huguenot de d'Aubigné, <iui limait a l;i diable, — à la