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et, si l'on voulait s'y appliquer, elle briserait le cadre où délibéréuieiit ou a restreiut le présent travail.

Force uous est doue d'élimiuer de notre examen tout ce qui, dans l'œuvre de Barbey d'Aurevilly, touche à l'antiquité grecque ou latine et à la littérature étrangère des âges modernes. A vrai dire, ce n'est qu'une partie peu importante des essais de l'écrivain normand, et il ne faut pas trop regretter de la passer sous silence, car l'érudition de Barbey n'est que de seconde main et ses lumières sur les livres éclos loin de France sont assez incertaines. Qu'on sache seulement qu'il a aimé Homère et Virgile d'une prédilection marquée et que les poètes anglais, depuis Shakespeare et Milton jusqu'à Byron et Burns, ont été honorés de ses faveurs enthousiastes. 11 ne connaît qu'imparfaitement les Allemands et estime peu leur génie. D'ailleurs, il demeure trop attaché à la terre natale pour se faire une âme « cosmopolite y> qui comprenne tout et rende justice aux esprits les plus éloignés des conceptions françaises.

Dès lors, il convient de borner notre enquête aux productions de la littérature nationale. Ici encore, il y a lieu d'observer que d'Aurevilly ne se soucie guère des auteurs du moyen-âge et que si, en romantique fervent, il s'est épris du seizième siècle, il n'a pas poussé plus avant ses investigations critiques. Les lettres françaises ne commencent pour lui qu'à la Renaissance. Mais quelle clameur de triomphe il jette à travers les espaces, en entrant dans cette époque que domine le nom de Ronsard !

Une sorte de lyrisme délirant et prophétique emporte Barbey d'Aurevilly sur les hauteurs du Parnasse, lors- qu'il s'écrie : '< Notre Seigneur est ressuscité! disent les Russes quand ils se rencontrent le jour de Pâques, et