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Dcvinafcur, — son ami. » Mais l'exemplaire de M. Lan- dry est plus empanaché :

C'est une page de ma vie Tombée iri, sur ces feuillets perdus, A mou passé déchirure ravie... Endors-toi dans ton bleu. Saphir qui ne luis plus !

Voici, maintenant, des vers, également peu connus, où l'on retrouverait sans peine la trace des théories esthétiques du poète de Poussières. M'"^ Judith Gautier avait ébauché une statuette de l'archange Saint Michel et l'avait offerte à Barbey d'Aurevilly, — qui l'en remer- cia comme suit :

Vous avez donc sculpté l'Andi'Ogyne céleste

Qu'idolâtres rivaux nous adorons en vain,

Vous l'avez revêtu de ce charme, — funeste

Aux faibles cœurs qu'il trouble avec son corps divin 1

.Madame, vous avez corporisé le rêve

Que nous avons fait à nous deux, Qui nous hante toujours et jamais ne s'achève... Et c'est à votre main que le doivent mes yeux.

Et ma main rend ^ràce à la vôtre... Car pour les cœurs hr-ùlants, regai'dei', c'est avoir... Et la possession par le regai'd vaut l'autre...

Le plus beau des amours, c'est l'amour sans espoir!

Ce que d'Aurevilly a voulu exprimer dans ces vers, c'est une sorte de « passion mystique » que l'archange lui inspire. Au fond, il semble que ce soit wnepassion mys- tique de cette nature qui ait toujours hanté son âme et inspiré ses écrits. Il se soucie peu de la question d'art,— pas plus qu'il ne faisait attention, en parlant de Balzac, au style du romancier. 11 n"a d'enthousiasme et d'adora-