Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/214

Cette page n’a pas encore été corrigée

- 210 -

nous no nous tondons pas aujourdMuii poui- lairo dos niadrig-aux aux imbéciles el do très hutnhlosbaiso-niaiiis à l'Erreur. Nous n'ig-iioroiis pas (luc loiilc ciilique lillérairo, pour oli'O di,mu> d(i ce nom, doil Iravorsor l'œuvro ol aller jusqu'à rhomm(\ Nous sommes resi,nii(>s a aller jusqutMà. (.haleaultriaud (lisait un jour: <v Pour que la Franoe soil u-ouvoruée, il sulIiL de quatre hommes et d'un caporal dans chaque localité ». Ce sont ces quatre hommes et ce caporal que nous voulons donner à la littérature. Nous nous efforcerons de la faire rentrer dans sa double tradition morale et historique. La littérature d'une nation renferme toutes ses idées religieuses el politiques, quoiqu'elle ne premie pas de l)i-ovet p(UH' les exposer. Que l'on sache donc ce que nous sommes. Ce sera bientôt dit. En religion, nous tenons pour l'Eglise; en politique pour la monarchie; en littérature, pour la grande tradition du siècle de Louis XIV. Unité et autorité! Nous n'avons pas assez servi, puisque nous naissons, pour mériter des armoiries; mais, si notre critique se choisissait un symbole, elle prendrait la balance, le glai\e et la croix ».

Ce programme qu'il traçait si aml)iliousoment, d'une main décidée et d'une âme vaillante, en ISoS, Barbey d'Aurevilly l'appliquait depuis onze ans, depuis 1847, aux jours lointains et si vite envolés de la Rcnœ du Monde Catholi<jHe. Dès cette époque, sans la formuler très nettement, il avait établi sui- les bases du dogme son esthétique a triple face: judiciaire, militaire et religieuse, et dans son esprit il l'avait unifiée par la vertu toute puissante de la doctrine romaine. Mais avec le temps il l'avait resserrée, rétrécie, rendue plus intransigeante, si on l'envisage sous l'angle de nos idées modernes; lui, au contraire, il croyait l'avoir amplifiée ol élargie.