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aussi supprimé le bassin g-i-illairé, dans loquol les ruisseaux allaient s'ongoutlVor, ol qui faisait roinino une sonore el harmonieuse corbeille d'eau, aux écumes rêveuses ! >>(!).

Kt voici, pour linir. nue i)age où se révèlenl simulla- nément les deux tendances, — romantique à couleurs crues et réaliste à teintes adoucies, — du style do Harbey d'Aurevilly. Je la trouve dans une lettre inédite à Trebutien, datée du 5 décembre 1851. Là, l'anteur de f'Eitsorcc/rr a parlé, coniiiir il le dit lui-même, sa « vraie lang-ue », dédaignant " tous les publics ». Il s'agit d'Aiiiauiéc el de l'explication du nom de Somegod doimé à Maurice de Guérin. Écoutons le réaliste. « J'avais fait,

— raconte d'Aurevilly, — une espèce de poème en prose, pour l'usage personnel de Guérin... Ce poème était l'histoire idéalisée d'une conversion que j'avais voulu faire (fêtais jeune et superbe... de Philosophie!) comme si on convertissait autrement qu'avec deux pauvres morceaux de bois en croix et le nom de Notre-Seignenr Jésus-Christ. Dans ce poème, il y avait trois personnages, le Poète Somegod (c'était Guérin), le Philosophe ,.\ltaï (si j'avais pu prendre un nom plus haut pour me jucher, je l'aurais fait !) — le Philosophe Allai, c'était donc moi,

— et la Convertie-inconvertie (car elle retournait à son vice, à la très grande honte de ma sotte morale philoso- phique) que j'appelais Am.vïdhk et qui elle aussi était un être réel. C'est la femme que, dans mes Memoranda, j'appelle la Ci:cili.\-Mkti-ll.\ />. C'est au tour, maintenant, du romantique, qui ne perd jamais ses droits : '? Le Poème, je ne l'ai pas relu depuis ce temps et je serais

(1) Relation inédile d'un voyage en Normandie (décembre 1864).