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distinp-iié. Là, c'est le stylo omporlô ol foug-iioiix d'un général qui monte à l'assaut; iei, c'est le ton apaisé ot serein d'un diplomate qui narre ses aventures passion- nelles à do vieilles douairières peu pru(l(>s. Là, rrlMo lo ton énertiique et impérieux de l'homme d(>s (•anq)s, pi-èl à toutes les audaces et à toutes les folles équipées ; ici s'insinue la voix tranquille ot miolleusc du Don Juan qui se sait irrésistible, malgré los atteintes et les rides do lage. Là, c'est la langue hardie do la caserne, 1' « i))tperaloria brccitds^ û\\ i'\v<\\w\) de bataille, la tradilionnelU^ conci- sion des harangues et dissertations militaires; ici, c'est le style voilé et plein d'allusions dont on se sert dans les boudoirs, au « l'treo'cloclt >>, — « entre cinq et sept >*, — tandis que les enfants sont à la promonade, — et qui triomphe au fumoir, après dinor, lorsque les enfants sont au lit ; c'est la longue conversation, remplie de sous- entendus, qui s'ébauche d'hommes à femmes très libres, lesquels se renvoient la riposte comme des joueurs au « lawn-tennis » se renvoient la balle; c'est une distrac- tion de désœuvrés.

Même dans la critique, celte double forme du style de Barbey d'Aurevilly apparaît tour à tour et s'impose. Par- fois, ce n'est qu'une franche et cahne causerie sur les sujets du jour. Le poète s'y montre à côté de l'historien, le romancier y voisine avec le philosophe. Mais, quand les convictions de l'homme de salon se trouvent froissées ou attaquées, il n'a plus rien d'un dilettante ou d'un causeur: il se révèle censeur impitoyable. Dans le premier cas, il fait de la chronique; dans le second, il devient un juge terrible.

En veut-on des exemples? Voici le conrersnlionnis/e. « C'est la paix que M. Jules Sandeau vont et répand, la paix des esprits et des âmes. II ne les bouleverse point,