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bion h:uit rôtontlai'd de l;i croisado noiivollo coiilrt> la Révolulioii iiionacaiiUv l^tiir lui. <^ la p(»rlr du i>aYs » qu'd aiiiio est ,uardot> pai' ct's trois for<*es, l'iiidividiia- lisine, rAristocralii», le ('-atlutlicistiic. Il iio sépai'c pas sa chèro Normandie dos coiupa^iu^s ikui moins clières que d'anciennes afiinilés rapprocheiil cl ont unies à jamais ; il les veut, un contraire, toujours serrées en étroite harmonie et grandes par leur union. Lui-même, dans sa vie et son œuvre, les a sans cesse vues, représentées et désiunoes comme des forccs-Sd'ui's, dont le destin était indissolublement lié.

J'ai le devoir de rejeter ces conceptions antiques au nom des principes fondamentaux qui rég-issent la société moderne. Je suis trop attaché à mon époque, je lui suis trop reconnaissant des bienfaits dont elle nous a dotés, pour souscrire aux conclusions de Barbey d'Aure- villy, aux préjugés que son fanatisme érige en « postu- lats », aux hypothèses que son intransigeance élève à la hauteur de « dogmes ». Et je sais aussi que ce n'est pas à un homme d'autrefois que nous irons demander des conseils pour l'organisation future d'un état social plus équitable. Mais je lui sais gré, en dépit de toutes ses « erreurs », de n'avoir jamais appartenu à la classe de ces « désorbités >/ qui n'ont plus de pays à eux et semblent exilés de leur propre patrie. C'est pourquoi j'avais à cœur surtout de montrer les aspects originaux d'mi grand esprit. En tant que Normand, Barbey d'Aure- villy ne trouvera pas de sitôt, j'en ai peur, son émule ni son égal. Comme catholique et aristocrate, il ne rencon- trera plus, j'en suis sûr, des imitateurs bien convaincus. De ce fait, mon admiration i)\ mes hommages ne seront que plus vifs : car ils sont désintéressés. Je ne puis ni en attendre ni en redouter les conséquences.