Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

- 172 -

oalholirisino. qui fusticro los « esprits irréli.^ioux, bornés et seiisuols /, ; — ni rainour do la Nonnaiulie, qui chaiilo « le cidre eu bouteille, le (jloi'ia et le pousse-cale ^>. Et le portrait du bon curé résume ces quatre caractères, avec le pittoresque de sa rondeur d'esprit et de ventre, la dignité de son sacerdoce qui l'égale aux nobles les plus authentiques, la pureté de sa foi et de ses mcuurs, enfin son péché mignon, qu'un Normand absout toujours, lo culte des copieuses « beuveries ».

Tel est le stylo de Barbey d'Aurevilly, quand il expose une situation ou dépeint un tempérament : c'est du style « en repos ». Mais il faut examiner, pour bien com- prendre la physionomie totale de l'écrivain, son stylo « en action », son style « en mouvement ». Il a une intensité de vie extraordinaire. On peut en mesurer Tallure vertigineuse dans maints passages de V I-Jnsor- celée. Mais nulle part, je crois, il ne se précipite aussi violemment et aussi prodigieusement que dans le récit du supplice de la Glotte.

« ...Des cris : A mort, la vieille sorcière! s'élevèrent « et couvrirent bientôt les autres cris de ceux qui « disaient : Arvctez ! non ! ne la tuez j^fisf Le vertige >.< descendait et s'étendait, contagieux, dans ces têtes « rapprochées, dans toutes ces poitrines qui se tou- « chaient. Le flot de la foule remuait et ondulait, rompact ff à tout étouffer. .Nulle fuite n'était possible qu'à ceux « qui étaient placés au dernier rang de cette tassée « d'hommes ; et ceux-là curieux, et qui discernaient mal « ce qui se passait au bord de la fosse, regardaient par- <f. dessus les épaules des autres et augmentaient la « poussée. Le curé et les prêtres, qui entendirent les '< cris de cette foule en émeute, sortirent de l'église et « voulurent pénétrer jusqu'à la tombe , théâtre d'un