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passent myslérieusemenl do iiia'm eu main etdoiiénô- ralion en g-énoralioii, vl à riiilcrMMilion des puissances oeeuUes et mauvaises dans les luîtes d(> rhumanilé. J"ai pour moi dans i-ette opiniiui l'hisloire de tous les temps ot de tous les Houx, et, ce que j'estime infiiiiinonl plus que toutes les histoires, rirrcfragable attestation do rKulise romaine, qui a condamné, en vingt endroits des actes de ses Conciles, la magio, la sorcellerie, les charmes, non connue choses vaines et pernicieusem(Mit fausses, mais comme choses réelles et que ses dogmes expli- quaient très bien. Quant à Tintervention de puissances mauvaises dans les affaires de l'humanité, j'ai encore pour moi le témoignage de l'Église » (1). Voilà le ton tranquille et apaise d'un homme majestueusement afi'ermi dans la sécurité de sa foi inébranlable. Point do vaines protestations : point d'éclats inutiles : une catégorique et sereine adhésion à tout ce que rejette l'incrédulité con- temporaine.

Non moins ferme et moins calme en son assurance olynipienne est le Normand. « 11 y a dans la presqu'île du Cotentin, — dit-il, — de ces bergers errants qui se taisent sur leur origine et qui se louent pour un mois ou deux dans les fermes, tantôt plus, tantôt moins. Espèces de pâtres bohémiens, auxquels la voix du peuple des campagnes attribue des pouvoirs occultes et la coimais- sauce des secrets et des sortilèges... C'est une population blonde, aux cheveux presque jaunes, aux yeux gris-clair ou verts, de haute taille, et qui a gardé tous les carac- tères des homuïos venus autrefois du Nord sur leurs barques d'osier > (2). Et un des héros de d'Aurevilly, le

(1) L Ensorcelée, p. 61 et 62 (éil. Lumerre).

(2) L'Ensorcelée, p. 46 (éd. Lemcrre).