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ciilliiro. ('('S places vidos ûc vôurlalion. cos tôlos chauves pour ainsi dire, l'ornieul d'ortliiiaire uu frappant conlruslc avec les terrains qui losen\ irouiicnt. Elles sont à ces pays cultivés des oasis arides, coninie il y a dans les sables du désert des oasis de verdure. Elles jettent dans ces paysages frais, liants et féconds, do soudaines inter- ruptions de mélancolie, des airs soucieux, des aspects sévères. Elles les ombrent d'une estompe plus noire /^ (1). Ainsi, en quelques lignes, Barbey d'Aurevilly a haussé le tQii _ si simple dabord,si uni et si g:rave, quand il voulait « situer» la lande, — et, par des notations successives et réglées, est arrivé à produire une sorte de musique aérienne dont la poésie se perd dans l'infini des espaces, avec ces derniers nu)ls : '< elles les ombrent d'une estompe plus noire ». Le procédé n'est, sans doute, pas nouveau. Chateaubriand l'a. dès longtemps, mis en honneur. Mais il est toujours d'un otfet singulier et irré- sistible.

Aussitôt, l'aristocrate reparait sous le romantique. '/ Qui ne sait le charme des landes ? — continue d'Aure- villy... 11 n'y a peut-être que les paysages maritimes, la mer et ses grèves, qui aient un caractèreaussi expres- sif et qui vous émeuvent davantage. Elles sont connue les lambeaux, laissés sur le sol, iriiuo imm-sIc piimi- tive et sauvage que la main et la herse de l'homme ont déchirée. Haillons sacrés qui disparaîtront au premier jour sous le souffle de 1 industrialisme moderne ; car notre époque, grossièrement matérialiste et utilitaire, a pour prétention de faire disparaître toute espèce de friche et de broussailles aussi bien du globe que do rame humaine. Asservie aux idées de rapport, la société,

(1) L'Ensorcelée, \i. Il <l V2 od. Lemerrc).