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trouvé sa force et sn gloire. Une seule l'ois, je erois, il l'a quille pour aller à Londres, mais ce ne fut pas Icuiti' ! 11 l'tninl hiciilol à son cIum' i)aYs, coinnie TiMilanl (pii sai.une reviiMit a sa mère ». (1)

D'ailleurs, l'Ecosse séiluilirrésisliblenKml r;iiiie du lils lie Théophile Barbey. Il compare sa jolie bourgade de Saint-Sauveur à. « un village d'IOcosso ». Et il sait gré à Walter Scott d'avoir fait jaillir des sources profondes du génie national cette poésie d'une mélancolie contenue et résignée qui est celle de Lucie Ashlon, la Fiancée de LaiiDncnnoor. L'iùisorccléc et le Prélre Marié, nolam- meiit, semblent un pendant do ce beau roman de Scott. Les traditions, les superstitions, les sortilèges, ici et là, sont en honneur. La Glotte, prédisant l'avenir à Jeanne de Feuardent, et la Malgaigne, avertissant Néel de Néhou des malheurs qui le menacent, sont de même famille, de même descendance et n'apparaissent pas moins lou- chantes que la sorcière Alix qui prophétise une destinée terrible à Uavenswood, lorsqu'il quille sa tour solitaire de Wolfcrag et son dévoué Galeb. Chez d'Aurevilly comme chez Walter Scott, même cullo du Icrroii-, même passion pour « l'accent du pays ».

Il n'est pas jusqu'aux poètes anglais, presque sans distinction, que l'enfant de Saint-Sauveur-le-Vicomte n'entoure d'une affection quasi fraternelle. Il aime les Anglais, parce qu'ils sont les cousins des Normands ; il aime le génie d'Où Ire-Manche, parce qu'il est national, local et proche parent du génie normand. Le Cotenlin, Valognes surtout, c'est « une espèce do (JonUucntal Kngland » ('J). Les Normands et les Anglais sont « fils

(1) Us Poêles (éd. Amyot, 18G2), p. 80.

(2) Les Diaboliques, p. 194 (<;d. Dentu).