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il l'a l»ii, mais il Ij (ail hoirt,-. 11 Ta rcpaiidu dans loiilo son œuvre, dopuis l'tu' Vicilh' .lA'/V/v'.v.sr jusqu'à l'ne Pat/e d'Ilisloirc. Le graïul air de la mer l'ail vivre long- temps, dit-on. Dès lors, n"eiil-il fait que passer, en souffles légers, sur les ntnians de l'éerivain eotentinais, il leur assurerait une longue existenee. Et il ;i l'ail mieux que d"y passer, il les a pénétrés de sa forte h;iU'in(\ de ses acres embruns et de son paiMum irresislihle. Les livres de Barbey d'Aurevilly sont saluics d'(Mu salée, qui les préserve des atteintes du temps: ils « fleui'enl bon » lu marée et le varech. On y respire à l'aise, comme en une grève immense toute chargée des saines effluves qui s'échappent des flots et senjblent s'élever des horizons lointains.

Mais si les " natures mortes » de la Hasse-Norniaudie, vivifiées par r;ime puissante de leur pcMuti'c v\\\\\. oi ncnl dune couleur éclatante l'œuvre du romancier, les êtres vivants qui les animent de leur présence n'ont pas trouvé près de lui un accueil moins favorable. Les «poissonniers» qui devisent dans Une Vicii/c Matt/'cssc soui des vrais fils de la cote; ils en ont l.i figure hfdée. le rude parler, le patois chantant. Uriflon et la C.harline s( uit des types d'mio réalité indéniable. Maître Tainnebouy, de V Ensorcelée, est l'éternel paysan de nos campagnes cotentinaises, à la fois rusé et naïf, bonasse et soupçonneux, simple et fin. Nônon Cocouan est une figure plus « singulière- ment » normande encore: elle incarne le dévouement ob.scur des vieilles filles du peuple. Clolilde Manduit, la Glotte, octogénaire toujours verte, qui fil les « quatre cents coups » dans .son jeune âge et passe aux yeux de la foule pour une sorcière endurcie, n'est pas moins caractéristique. Mais aucune de ces physionomies, pour- tant si énergiques, n'a le relief de la Malgaigne, la