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qu'elles approcholU du loinbcau, — les rues solitaires de la bourgad(\ (jui rouKMivi^'il plus à Idiid (luc les i uclics bruyantes des graiidrs elles, — les iiiaisons d'auli-i'lois où SOS yeux do vIukI ans eonteniplérent le visaj^o souriant des gentilles demoiselles, — même la tomljo de ses ancêtres, « et l'herbe de ce cimetière où l'on n'enterre plus, et qui, laissée tranquille, pousse drue, verte, opulente, sur tous ces morts que la bêche du fossoyeur ne tracasse plus; » (1) — par-dessus tout, l'air salin do la mer. dont il se ,urise et qu'il aspire à pleins poumctiis.

Il erre de tous côtés avec une curiosité d'enfant. 11 assiste aux cérémonies do la vieille église de Saint- Sauveur et en retrace d'un cœur ému les symboles g?-an- dioses. « Ils ofliciont ici, dit-il, avec beaucoup de pompe, et c'était ainsi dans mon enfance. La tradition s'est con- servée; et même c'est ce qui s'est le mieux conservé des choses du passé, à Saint-Sauveur. Il y avait là, parmi tous ces prètn^s, doux on trois vieux chantres que j'avais vu c/iappcr autrefois dans ce chœur, où jai fait ma pre- mière communion, et leurs voix épuisées me remuaient les plus profondes cordes de l'àmo, cotte harpe enfoncée dans nous ! Je m'étais mis dans la chapelle du Saint- Sacrement, où j'étais seul, et je suivais l'oflice... i/Eg li.se, qui est vaste, très sonore et fort imposante avec .sa longue nef et ses doux bas-côtés, n'était éclaiive que par l'autel et plongeait de toutes parts dans la nuit. Apres l'office, j'ai remonte un des 'uas-côtés et loiiille du regard

(1 Itelalion inédite d'un voifii;/e en Sonnundie iJéccnilire 1801 . — Ju dois à l'obligeance de M. Arinaiid fî.islt', [nofisscui honoraire ilc n'iiiver- sité de Caen, la coniniunir.ition d'iiin- |iartif de res belles papes, (|uc fiarbey d'Aurevilly ne destinait pas à la publicité. Il m'est très doux de remercier ici M. Gasté, mon ancien maître, de l'inténH qu'il a bien voulu porter à mon travail.