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cratiquo, l"aulrt\ loiil (Millaiiiiuc (riKM'oïsiiic mililaii't\ — liHis doux saliiivs il'ulmosplicrt' n(tiiiiainl(\ rcspiraiil ;"t chaquo page le soiifHc ilt' lu Iradilioii cl aiiiiiiôs de la vio la plus iiik'iiso d'autrefois. IJarbcy d"Atir(îvilly loruic un bloc infrauiiiltlo do loid co qui couslilua rexislence des temps révolus c[ n'en laisse rien distraire. « Les popula- tions, — dit-il, — au sein desquelles la (Chouannerie éclata, pour s'éteindre si vite, sont les pojjulations de France les plus 1'oi1(mii(miI cai-acltM'istM's. (Juoi(iue essen- tiellement actives et se distinguant par les facultés qui servent à dominer les réalités de ki vie, hi poésie ne manque pas à ces races, et les superstitions qu'on retrouve parmi elles, et dont VEnsoi-celée est un exemple ou plutôt un calque, montrent bien que l'inuigination est au même degré dans ces lionnnes que la force du corps et que la riùsonjjosifirc. Du moins si, connue les populations du Midi, ils n'ont pas cette poésie qui consiste dans l'éclat des images et le mouvement de la pensée, ils ont celle-là, peut-être plus puissante, qui vient de la profondeur des impressions... C'est cette profondeur d'impression qu'ils oui jusqu'à ce moment opposée aux efibi'ts tentés depuis cinquante ans pour arracher des âmes le sentiment reli- gieux. Ni les fausses lumières de ce temps, ni la préoc- cupation, incontestalile chez les Normands, des intérêts matériels, auxquels ils tiennent en vrais fils de pirates et pour lesquels ils plaident, comme l'innuémorial proverbe le constate, depuis qu'ils ne se battent plus, n'ont pu attai- blir les croyances religieuses que leur ont transmises leurs ancêtres. Hn ce moment encore, après la Bi'etagne, la Basse-Norniaiidic est une des terres où le catholi- cisme est le plus ferme et le plus identifié avec le sol »(1).

(1 L'Ensorcelée. InlroiiucUoti, p. 8 cl 9 (oti. Lumerre).