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Ensorcelé, Ryno de Marigny ; possédée, Jeiiniio do Feu- Ardent. « î'ensorrelée »; possédé, aussi, Tabbé do La Croix-Jutiaii ; possédé, le.v-altbé Sombreval. Kl Ions les personnages des IHahotiiim's le sonl cualcnienl pins ou moins, depuis AlluMle (\\\ Hidaui CniiHo/s/, l:i <- pclilc masque » du l'/us bel iimonr de Don Juan, la comlesse do Saviguy du lionlieur dans le Crime, jusqu'à la com- tesse du Tremblay de Stasseville du Dessous de Cartes et la duchesse de Sierra-Leone de La Venc/eance d'une Feiurne. Elles ont toutes, — « ces pécheresses », comme les appelle d'Ain'eviily, — le diable au corps et au cœur. « Diaboliques ! — remarque avec une cruelle satisfaction leur peiitre impitoyable, — diaboliques ! il n'y en a pas une seule ici qui ne le soit à quoique degré. Il n'y on a pas une seule à qui on puisse dire sérieusement le mot de : Mo)i Ange! sans exagérer. Gomme le Diable, qui était un ange aussi, mais qui a culbuté, — si elles sont des anges, c'est comme lui, — la tète en bas, le . . reste en haut : Pas une ici qui soit pure, vertueuse, imio- cente. »(1). Voilà tout le satanisme de Barbey d'Aurevilly : il est étroitement lié à son catholicisme et demeure en plein accord avec les dogmes romains.

Peut-être dira-t-on qu'il manque d'étendue et de pro- fondeur. M. Jules Lemaître semble le penser. " Cette croyance, — écrit-il, — si triomphalement adichée, à raclion du diable et à son ingérence dans les art'aires humaines pout paraître piquante, surtout (|uaiid ou se rappelle le cai'actère si peu chrétien du cnlholicisuic de M. d'Aurevilly. Mais tout cela est, au f(»n(l. assez inno- cent > (2). Mais non : cela n'est pas « innocent » du tout.

(1) Les Itiaboligues, l'réfare de l.i |ireiiiirrt' éiliUon, p. 6 (éd. Deiilu».

(2) Jules Lemaithe, Revue bleue, du 25 juin 1887. — Contemporains, 4* série.