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Voilà pourquoi les catholiques libéraux n'ont jamais rencontré de « pourfendeur » plus convaincu que l'écla- tant apologiste des Propfwtcs du Pa>isé et le guerrier indomptable des Polémiques d'hier. Prêtres ou laïques, qu'ils s'appellent Lacordaire ou Falloux, Gratry ou Montalembert, Dupanloup ou Berryer, ils n'obtiennent pas la moindre indulgence de l'absolutiste Barbey d'Aurevilly. Dupanloup, c'est « le Mazzini de l'Epis- copat» (1); « un lettré mi-parti de Séminaire et d'Univer- sité, UQ phraseur plutôt qu'un orateur, un rhétoricien plutôt qu'un écrivain. Médiocrité violente dont on ne parlerait pas sans la grande cause qu'il a épousée... Si Mgr Dupanloup n'avait pas l'honneur d'être prêtre, et l'honneur plus grand encore d'être évêque, que serait il? Peut-être un écrivain du Journal des Débats... Un évêque doit respecter sa crosse, même quand il en frappe ! Il est des gens qu'on n'honore pas des coups de ce sceptre des âmes. On ne les crosse point, on les fouaille. Laissez- nous cette besogne, monseigneur! » (2). Berryer, «puis- que nous parlons de gens de théâtre, c'était, à sa façon, un vieil acteur aussi; et voyons! est-ce que je me trom- perais, si je disais: une vieille actrice? La vieille actrice de la légitimité » (3). Gratry, c'est « l'abbé Sosie », ami de tout le monde, un des «Elargisseurs du Catholicisme. Ils l'élargissent si bien qu'ils mettent et poussent dedans le judaïsme, qui tua Jésus-Christ, et le protestantisme, qui ne l'a pas tué, mais qui a tant de fois essayé de tuer l'Église. Et ils croient que le catholicisme n'en craquera pas!!! De leur catholicisme, — si on les laissait faire.

(1) Les Vieilles Actrices (Librairie des auteurs modernes, 1884), p. 66.

(2) Les Quarante Médaillons de V Académie (éd. Saviue), p. 11 et suiv.

(3) Les Vieilles Actrices [hibrAm^ des auteurs modernes), (j. 61 et suiv.