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d'Aurevilly se jette en pleine bataille. La Réforme trouble rharmonie dogmatique de la religion romaine? Guerre et mort à la Réforme! « Nos pères, dit-il, ont été sages d égorger les Huguenots et bien imprudents de ne pas brûler Luther ». Et pour ne laisser aucun doute à cet égard, pour montrer qu'une aussi sommaire condamna- tion ne ressemble en rien a une boutade, le féroce critique ajoute: « Si, au lieu de brûler les écrits de Luther, dont les cendres retombèrent sur l'Europe comme une semence, on avait brûlé Luther lui-même, le monde était sauvé, au moins pour un siècle. Or, sait-on bien ce qu'un siècle de retard peut amener de déconcer- tement dans les atîaires de l'erreur? » (1). Le Jansénisme menace de compromettre Tunité doctrinale du catholi- cisme? Il faut le détruire et en pourchasser sans merci tous les adeptes! L'incrédulité moderne, qui veut ériger en dogme la Uberté de penser, jette un défi mortel à l'organisation séculaire de l'Éghse? Il faut écraser la libre pensée. Est-il une attitude plus logiquement et implacablement catholique que celle-là? Id veruni quod prius, illud vero acUUterum quod posterais. On doit toujours revenir à la maxime de Tertullien que s'est appropriée le farouche apologiste de l'oppression romaine. Tout pour le catholicisme intégral et sans morcellement!

Il n'est pas jusqu'aux catholiques libéraux que Barbey d'Aurevilly ne se croie tenu à combattre... Eux pourtant, ils sont les fils soumis de l'Eghse ; mais les aveugles ! ils menacent d'en ébranler les fondements par leurs innovations téméraires et d'imprudentes concessions à la Liberté. Ils méritent donc le même traitement que les

(1) Les Proplièfes du Passé. Introduction, p. 17.