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une transformation profonde dans les faciles préceptes de vie chrétienne nus en viunenr par les Jésuites, elle précise et resserre encore son "i-rcdo,, confessionnel. Aux « lihcrlins /- du XVIII' sicclc. qui proliltMit des alnis introduits dans le caliu>licisnie pour l'allaquer (M1 tons sens et sur tous les points, elle oppose l'inflexible uiiilc de son dog-me. Ainsi, à toutes les époques qui précèdent la notre, la relig-ion catholique apparaît coinine une synthèse de croyances fixes plutôt que coFunie un ensemble de règles morales. Ce n'est qu'après la Révo- lution que rHylise, renaissant au milieu (h» l'uni verscUe anarchie, transfigure peu à peu son enseignement jus- qu'à ce qu'il devienne par étapes lentes, progressives, et, à certaines heures, insensibles, le « catholicisme social » de Léon Xlll. Mais l'homme d'ancien régime, qui s'ap- pelle Barbey d'Aurevilly, est avec l'Eglise d'autrefois contre l'Eglise d'aujourd'hui.

A vrai dire, il retrouve encoi-e au XIX"' siècle l'unage fidèle de l'antique orthodoxie, sous le pontidcal de Pie IX, au jour du Siillabus. Il s'en réjouit, comme (l'un retour de bon augure vers les saines traditions. Mais le mouvement, heureusement commencé, ne dure pas. Les Lamennais, les Lacordaire, les Montalembert (trois hommes exécrés par d'Aurevilly !) ont jeté le poison au cteur même de la religion lomaine. 11 no faut rien moins que les promesses d'immortalité, faites par le Christ, pour préserver l'Église des attaques de ses prétendus amis, pires que des ennemis. Fit. dès lors, lauteur des Prophrlcsdu Pass(^ se range plus décidément que jamais du côté des Ultramontains contre les Gallicans, parmi les Jésuites contre les Dominicains, avec les Absolutistes contre les Libéraux.

Son attitude une fois prise et sa place marquée, Barbey