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propre personne et poiii* son (riivrc " Vu a la dislance de sept années, — dit-il, — à une époque où les convic- tions se forg:ent par l'épreuve <>t par le coini)al, ce livre n'est point à nos yeux ce qu'il aurait pu et du être. Quoique nous en ayons ert'acé un passage d'une couleur trop vive, — car le g-oùl, qui est aussi une décence, est la conscience de l'Art. — nous savons mieux que per- sonne ce qui lui manque; et non-seulement nous ne le recommencerions pas, mais nous m» voudrions pas le reconnnencor » (i). Ailleurs, il apparaît plus explicite encore. « Le roman que voici, — - écrit-il en ISCm, — fut publié en IST)! pour la première fois. A celle époque, l'auteur n'était pas entré dans celle voie de convictions et d'idées auxquelles il a donné sa vie. Il n'avait jamais été un eimemi de l'Eg-lise. Il l'avait, au contraire, toujours admirée et réputée comme la plus belle et la plus g-rande chose qu'il y ait, même humainement, sur la terre. Mais chrétien par le baptême et par le respect, il ne l'était pas de foi et de pratique, comme il l'est devenu, grâce à Dieu » (2).

Sur ce point, je ne suis pas tout à fait d'accord avec d'Aurevilly. Je dois le contredire un peu, puis prendre sa défense contre lui-même. En premier lieu, il n'a pas toujours été très respectueux pour le catholicisme. .Mais en 1S.M il était revenu à l'Eglise, par la foi, sinon par la pratique. Néanmoins, en faisant adhésion aux dogmes romains, il n'avait pas complètement anéanti le " vieil homme » qui devait subsister en lui jusqu'à la fin. De sorte que, lorsqu'il acheva d'écriie son fameux roman, deux tendances contraires lulUiienl eii son âme et se la

(1) Prcf.ice delà secondi- l'iilioii «1/ ne \ -iHr .Mui/res.se [\

>ii}.

'_*i, PrOTace de la troisième cditiuii d'Une Virille MaUrexae 1865),