De Natashquan, nous levâmes l’ancre pour la Pointe aux Esquimaux, où sont établies un grand nombre de familles venant des Îles de la Madeleine, de l’ancienne Acadie, ou des paroisses françaises du long du fleuve.
Ces colons sont à la fois agriculteurs et pêcheurs ; ils ont des terres cultivables en arrière desquelles s’étendent des forêts, où ils font la chasse avec profit.
En face de la Pointe est un port excellent, abrité par le bois épais d’une île s’étendant en avant.
En débarquant, nous fûmes reçus par le révérend N. Pérusse, le missionnaire catholique de l’endroit, que je connaissais déjà. Ce village est plus considérable que celui de Natashquan, et comprend environ 500 âmes.
Je trouvai cet établissement dans un état florissant, et bien peu de secours furent requis. Les pêcheurs, qui possèdent plusieurs goëlettes, font la pêche en société, tandis que l’hiver, ils s’occupent de chasse et tendent des pièges. Je visitai une habitation où je constatai que déjà même à cette époque peu avancée de l’hiver, deux hommes avaient pris un renard noir, un renard argenté, trois renards roux et trois loutres, ce qui représentait déjà une valeur considérable.
La fourrure de ces animaux est très estimée et