Ces vaisseaux jaugent en moyenne 400 tonneaux. Les vaisseaux plus grands ne conviennent pas, les plus petits courent plus de dangers. La moyenne d’une cargaison est de 15 à 20 baleines, mais des fois on en prend jusqu’à 25 et 27. Capturer une baleine est une affaire de quelques minutes. Le capitaine Fraser déclare qu’en apercevant un jour deux ours polaires, il paria avec son contre-maître qu’il en tuerait un avant lui. Tous deux se mirent à la poursuite de leur proie, mais, chemin faisant, le capitaine vit une baleine et lui livra combat ; il l’eut bientôt harponnée ; son contre-maître en avait fait autant, en sorte qu’en moins de dix minutes ils avaient pris deux baleines.
La pêche à la baleine est loin d’être aussi dangereuse qu’on le suppose. Un été, le capitaine Fraser se livra à l’agriculture dans une plaine de Californie, et il déclare qu’il a été tué plus d’hommes dans son voisinage par les chevaux et les instruments aratoires, qu’il s’en perd dans toute la flotte baleinière des États-Unis en vingt ans. Il en meurt de froid parfois, et il arrive que des chaloupes s’égarent dans les brumes et que leurs équipages périssent, mais ces cas sont rares. Des fois aussi des chaloupes sont brisées en mille morceaux par des coups de queue de baleines blessées, mais il se perd très peu de vies de cette manière. Les hommes sont lancés dans l’air, puis retombent à l’eau, quitte pour un bain froid.