tinuelle, l’on ne saurait prévenir les meurtres dans une société si mal réglée. Des planteurs ont perdu dans une année jusqu’à quatre ou cinq de leurs chiens, tués par leurs camarades, souvent enfants de la même mère.
« Comme mesure préventive et pour maintenir une apparence d’ordre, lorsqu’un chien devient tapageur et hargneux, on lui attache au cou une patte de devant ; ce remède est infallible pour l’obliger à garder la paix envers tous. Dans une meute, l’on rencontre parfois trois ou quatre chiens qui subissent cette peine. Ils semblent un peu embarrassés ; mais ils peuvent encore suivre les autres dans leurs courses et leur faire de rudes morsures lorsque l’occasion s’en présente.
« Jusqu’à ce jour, à deux ou trois exceptions près, on n’a pu réussir à élever d’autres animaux domestiques : chats, vaches, cochons, moutons, tout a été détruit. Si un chien est élevé dans la maison, on peut être sûr qu’à la première occasion il sera étranglé. Un planteur avait un beau chien de Terreneuve, plein d’intelligence et rendant de grands services par son adresse à la mer. Il était d’autant plus prisé que les chiens esquimaux ne peuvent être dressés pour l’eau. Le terreneuve avait le privilège d’entrer dans la maison et recevait assez souvent les caresses de son maître. C’en fut assez pour exciter la jalousie des autres, qui