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EN RACONTANT

confiâmes nos deux charges aux soins de M. Kennedy.

Comme il faisait froid, aussitôt que nous eûmes atteint le rivage, nous allumâmes un grand feu avec des quarts d’huile vides, faisant cercle autour pour nous réchauffer. Je m’enquis auprès de M. Kennedy de l’état des pêcheurs de cet endroit, et son rapport ne fit que corroborer celui du révérend M. Wainright. Nous embarquâmes de nouveau dans nos chaloupes respectives, faisant rames pour regagner le steamer, que nous atteignîmes vers midi, après une course animée.

Peu après, je pris congé de M. Wainright. Je ne puis que me féliciter de mes relations avec ce monsieur. C’est bien l’homme qu’il faut pour ces missions difficiles : dévoué, charitable et toujours prêt à assister tous ceux qui s’adressent à lui. Il est à la fois rebouteur, médecin, marin et pilote : ses services en ces capacités multiples sont constamment requis, et on l’envoie chercher parfois d’une distance de 60 milles, pour donner ses soins aux malades, ou remettre un membre démis. Tous ceux qui le connaissent, sans distinction de croyances, en font les plus grands éloges. Il a fait ériger une petite chapelle à St. Augustin, où il réside avec sa famille.

Le poste de St. Augustin est établi sur l’une des îles qui se trouvent à l’entrée de la rivière du même nom. Bon nombre de pêcheurs habitent ce poste,