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EN RACONTANT

tons, les assomment, en commençant par ceux du bord, à leur aise, par un coup donné sur le nez.

Cette chasse commence vers le 20 de mars et dure cinq à six semaines.

Pour donner une idée de l’importance de cette chasse, je ne citerai que la statistique de cette année (1886) où 20 steamers ont chargé 201,000 loups-marins, ce qui représente une bonne moyenne. Les pêcheurs le long des côtes en prirent 150,000. La prise de 1877, (24 steamers) fut de 412,000, représentant une valeur de $68,000 pour chaque vaisseau.

Pour faire la pêche avec quelque succès, il faut que les goélettes puissent quitter leurs quartiers d’hivernement vers la fin de mars, et essayer de pénétrer à travers les champs de glaces à la recherche des loups-marins. Au nombre des difficultés qu’elles éprouvent alors est celle des vents d’est, qui refoulent la glace sur le nord de la côte et bloquent l’entrée des ports, empêchant les goëlettes de sortir à temps pour arriver aux jeunes loups-marins, avant qu’ils soient en état de prendre la mer. Cette chasse par goëlettes ou par bateaux est bien précaire et est à la merci des vents et de la condition des glaces.

Les Terreneuviens ont des capitaux considérables engagés dans cette payante industrie, et ils ont capturé durant les vingt dernières années, une moyenne