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EN RACONTANT

leures conditions pour fournir de l’huile, cherchent de pareilles baies, si elles sont libres de glaces. Ils semblent éprouver un véritable plaisir à s’approcher du rivage, où ils s’assemblent en très grand nombre dans ces havres tranquilles et abrités.

Pour en faire la capture, les pêcheurs se servent de seines fait de corde de la grosseur d’un crayon.

Ces seines embrassent souvent une grande étendue ; on les attache d’un côté de la baie à un cabestan, puis on les charge dams une ou deux barques, et on les déroule vers le point opposé de la baie, où est un autre cabestan, pareil à celui du point de départ. On forme ainsi un demi-cercle à l’entrée de la baie que les loups-marins ne peuvent franchir. Dès que ceux-ci s’aperçoivent qu’ils sont emprisonnés, ils plongent, et en cherchant à gagner les eaux profondes, piquent une tête à travers les mailles de la seine, poussent en avant de toute leur force, et ne reculent jamais. Aussi, ils finissent presque toujours par s’étrangler, et ceux qui échappent à ce danger, sont ramenés au rivage au moyen de la seine, où on les assomme à coups de gourdins.

La chasse aux loups-marins est sans contredit l’une des principales sources de revenu des habitants de cette partie de la côte.

Ces amphibies semblent être encore très abondants malgré la destruction qu’on en fait depuis plusieurs siècles, car il paraît que longtemps avant