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L’ÎLE D’ANTICOSTI

Une des conséquences de cet état de choses, est qu’il faut renouveler tous les deux ans le bétail de nos gardiens de phares. Les peaux du bétail ainsi sacrifié sont expédiées aux tanneurs de Québec, et renvoyées par le premier voyage du steamer, lors de la saison nouvelle, pour en faire des souliers pour l’usage de la famille.

La côte sud de l’île n’est, pour ainsi dire, qu’un rocher. D’ailleurs, l’île d’Anticosti, dit un géologue qui en a fait une étude spéciale, est composée de « calcaires argileux ayant 2,300 pieds d’épaisseur, régulièrement stratifiés par couches conformes et presque horizontales. »

Ces couches intérieures renferment de curieux et intéressants fossiles. Ils ont le plus souvent la formes d’arbres. Ces plantes, ajoute ce même géologue, se composent de tiges presque droites, d’un à quatorze pouces de diamètre, un tube cylindrique et presque central s’étendant sur toute leur longueur ; ce tube est recouvert de nombreuse couches concentriques. À l’est de la rivière au Saumon, il y a un endroit formant un escarpement de soixante pieds de hauteur, à travers lequel se projettent des troncs abattus de ce fossile. Ces arbres, possédant une extrémité circulaire, avec un ouverture au milieu, ressemblent tellement à une rangée de canons disposés en batterie, qu’on a naturellement désigné ce rocher sous le nom de Pointe à la Bat-