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FLEUVE SAINT-LAURENT

Tous ces différents signaux d’alarme sont disposés de telle façon, que nos côtes sont probablement aujourd’hui les côtes les mieux protégées du monde.

Le marin, une fois engagé dans le golfe Saint-Laurent, n’est privé que l’espace de quelques heures de ces moyens de guider sa course.

Quelques-uns de ces phares ont coûté à ce jeune et ambitieux pays d’énormes sommes d’argent.

L’établissement de Belle-Île, par exemple, a coûté au-delà de $90,000 ; celui de Forteau, $90,000 ; le Cap Rosier, $75,000 ; la Pointe sud-ouest d’Anticosti, $34,000, et plusieurs autres dont le prix n’est guère au-dessous de ces chiffres.

La lumière seule de l’établissement de Belle-Île, lumière dioptrique de premier ordre, a coûté £4,000 sterling ou près de $20,000. Celle installée au Cap-Rosier a coûté presque autant.

Elles sont faites de verre solide de trois pouces et plus d’épaisseur, coupé dans le prisme vif.

Ce verre n’est fabriqué que dans deux pays : la France et l’Angleterre.

On le coupe par grandeurs de dix pieds de haut sur environ trois pieds de large, et il est enclavé dans des cadres de cuivre d’une grande solidité, le tout formant un fanal rond de six pieds de diamètre.