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Le lac éblouissait, ainsi qu'un grand miroir,
Par la large fenêtre ouverte sur la rive :
Et la brise affluait fraîche comme une eau vive,
Et les cheveux profonds sentaient l'air et le soir.

La nuit autour de nous tombait dans les vieux charmes.
La chanson se mourait sur ta bouche en baisers...
Parfois, trop de douceur nous ayant épuisés,
Tu me prenais la main pour essuyer tes larmes.

Des rires enfantins, les voix vagues d'un chœur,
Ln bruit doux et rouillé de cordes qu'on balance,
Des cris épais montaient des bois dans le silence,
Et nous les écoutions sans fin, pris de langueur.

Front contre front, parmi l'immense somnolence...

Ô frissons disparus ! ô jeunesse du cœur !

Septembre 1898.