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ne fut une armée de chevaliers en marche. Il voyait même déjà distinctement des guerriers aux cuirasses dorées, aux casques surmontés de cornes, d’aigrettes, faisant miroiter au soleil les reflets verts de leurs boucliers d’émeraude. Ce n’était qu’à cause de leur éloignement qu’il les voyait si petits.

Mais quand cela fut plus près, Nono dut s’avouer qu’il avait été là, encore, trompé par son imagination. Il n’avait devant lui que de vulgaires carabes dorés.

Et comme ils avançaient, il les voyait se dresser sur leurs pattes, n’apercevait plus que leur ventre tout noir. Adieu brillants guerriers, riches cuirasses, boucliers étincelants ! En se dressant sur leurs pattes, ils grandissaient, grandissaient, jusqu’à devenir grands comme des poupées d’un sou, mais, ô déception cruelle, il semblait à Nono n’avoir devant lui qu’une troupe de croque-morts lilliputiens.

Une douzaine d’entre eux marchaient deux à deux, portant sur chaque épaule une brindille, coupée aux buissons d’alentour, formant une ci-