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d’un jardinier, et cela ne le choquait pas plus de les voir, là, pousser sous ses yeux, que de le lire dans l’œuvre d’un romancier à la mode.

Jamais notre petit ami n’avait vu tant de fleurs réunies ; ce n’était pas la tentation d’en cueillir un bouquet pour sa mère qui lui manquait, mais la peur de voir paraître un jardinier bourru ou quelque gardien non moins hargneux, qui l’empêcherait d’y porter la main et le chasserait honteusement. Et puis, il faut bien le dire aussi, la faim surtout, qui le talonnait et lui faisait avoir hâte de trouver un endroit où il pût la satisfaire.

Mais l’abeille, qui avait vu Nono s’arrêter, vint bourdonner plus fort un moment près de lui, et notre affamé reprit inconsciemment sa marche, guidé sur le vol de l’insecte qui se dirigea à l’orée du bois, vers un gros arbre autour duquel voltigeaient en grand nombre d’autres abeilles qui s’avancèrent vers l’arrivante.

Mais elles ne l’eurent pas plutôt reconnue,