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en question. Arrivés sur une grande place où les habitants, en plus grand nombre, semblaient se promener de préférence, ils se mirent sous un hêtre énorme qui ombrageait la place, accordèrent leurs instruments, — lorsqu’elle ne dansait pas, Mab avait une guitare, — et ils préludèrent aux premières mesures de l’hymne des Argyrocratiens.

Cet hymne qui avait le don d’exalter les Argyrocratiens jusqu’à la démence, vantait les vertus d’Argyrocratie, chantait les louanges d’Argyrocratie, exaltait la force et le courage des Argyrocratiens, insultant et menaçant de mort non seulement les ennemis d’Argyrocratie, mais aussi tous les voisins d’Argyrocratie.

Les promeneurs n’en eurent pas plutôt entendu les premières notes qu’ils vinrent aussitôt faire le cercle autour des chanteurs, demandant avec des cris féroces que ceux-ci le recommençassent encore, et en accompagnant les musiciens de leurs voix les plus discordantes.

Et lorsque Mab fit la quête, elle récolta une